le Pardon de Saint Gouesnou... à Lavadur en Irvillac..

Tous les ans, le jeudi de l’Ascension, se tenait le « Pardon de Saint Gouesnou ».

Ce jour-là, tous les habitants de Lavadur se rendaient à la fontaine : c’était un jour important et plusieurs jeunes étrennaient à cette occasion des habits neufs. Les gens des villages voisins (Cozcastel, Kernonen, Kernevez…..) se déplaçaient également, ainsi que des personnes du bourg. Il est aussi arrivé  que des jeunes gens de l’Hôpital-Camfrout s’y déplacent, attirés, dit-on, par la présence de jeunes filles de Lavadur.

Le pardon se déroulait durant l’après-midi : les personnes allaient et venaient, sans qu’il y ait de rassemblement à une heure précise. Pour fêter Saint Gouesnou, une dame âgée de Lavadur plaçait un cierge près de la statue et l’allumait pour l’après midi ; un bonnet blanc était également placé sur la tête du saint.

 Le prêtre ou le vicaire de la paroisse ne participait pas à cette manifestation, apparentée à un rite ancien.

Les visiteurs saluaient Saint Gouesnou par une prière ou par une pensée. Le pardon était aussi l’occasion de retrouver, en dehors du cadre du travail, tous les gens du village, ainsi que ceux des villages voisins.

Les jeunes, surtout les filles, confectionnaient une petite croix en bois, voire en jonc, qu’ils plaçaient sur l’eau de la fontaine en émettant un vœu ; la croix allant au fond du bassin pouvait représenter un symbole, que chacun qualifiait selon son vœu. Quelques pièces étaient aussi lancées dans la fontaine.

Tous les enfants de l’époque se souviennent de la marchande de bonbons. Celle-ci se plaçait plus bas que la fontaine, au bord de la route ; surnommée « Nana Tach »[1], elle venait à pied  de l’Hôpital-Camfrout avec son chariot garni et était fidèle, chaque année  avant-guerre, au pardon de Saint Gouesnou.

La marchande de bonbons (à gauche) et une habitante de Lavadur (à droite).

 Photo prise à l’Hôpital-Camfrout à la fin des années 1930.

Il est aussi arrivé qu’un accordéoniste soit présent à proximité de la marchande de bonbons et fasse danser les jeunes.

Le pardon de saint Gouesnou, régulièrement fréquenté par les habitants de Lavadur avant  la dernière guerre, s’est éteint à la fin des années 1940. Si la statue de Saint Gouesnou a disparu depuis longtemps,  des éléments de la construction sont restés sur place.

extrait de

LAVADUR, UN VILLAGE D'IRVILLAC par Gilbert Crenn ..

Edition WAR HENTCHOU IRVILHAG

EN VENTE EN MAIRIE D'IRVILLAC (10.00 €)

 

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[1] Son nom était Madame Costiou.