Croas-Lidou: une longue histoire ancienne... et contemporaine !
Le Calvaire de Croas Lidou
Erigé en 1640, ce calvaire a été sculpté par l’atelier de Roland Doré, célèbre sculpteur de cette période; il est du à « Ian Lidou » (inscription en haut du fut) qui était, soit un prêtre, soit un généreux donateur.
Ce monument est l’avant dernier des 22 calvaires érigés à Irvillac. Il a été bâti à une époque de richesse pour la Bretagne et pour notre paroisse, liée à la culture du lin et au commerce des toiles : chapelle de Coatnant en 1629-1634, chapelle de Saint Jean en 1638, église de 1650 à 1670.
A l’origine, le calvaire était situé 80 m plus loin, à l’ouest, à l’embranchement de la route menant à Compezou.
Il se trouvait alors au bord de la voie menant en quasi ligne droite d’Irvillac à Daoulas. L’arrivée du chemin de fer, en 1868, et la construction d’une gare, ont entraîné la création d’une nouvelle route entre Croas Lidou et la gare, et le déclassement de l’ancienne.
C’est à cette date que le calvaire a été déplacé sur le site où il se trouve maintenant
Une histoire liée au calvaire
Le 7 août 1944 vers 21 heures, un groupe d’allemands fait une brusque irruption au village de Clecunan.
Pourquoi ? Deux jours auparavant, une équipe de parachutistes français avait attaqué le manoir de Kerisit, à Daoulas, ou résidaient des soldats allemands : ceux-ci avaient eu plusieurs tués.
Ils avaient alors fait une enquête et s’étaient persuadés que le village de Clecunan avait accueilli les parachutistes.
C’est pourquoi le 5 août, très agressifs, ils arrivent brusquement au village: ils tirent des rafales sur les maisons, mettent le feu à une meule de paille et font sortir tous les habitants dans la cour.
Sortant d’une étable, un jeune homme, Pierre Quemeneur, est tué d’une balle en pleine tête.
Ensuite les soldats enjoignent à tous les hommes présents, y compris un homme agé, de les suivre jusqu’au calvaire de Croas Lidou : tous pensaient alors, en montant la cote, qu’ils allaient être fusillés.
En fait, après les avoir tenus en joue devant le calvaire, les allemands relâchèrent les prisonniers.
G. Crenn