La 1ere institutrice de l'école d'Irvillac..en 1873.. l'épouse du chef de gare .. d'Irvillac

Hennebont. Une institutrice décorée de la légion

d’honneur

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Julie Cau.© DR

Crée en 1802 par Napoléon Bonaparte, la légion d’honneur a été remise à Julie Cau, institutrice Hennebontaise, le 4 mai 1934, en récompense de son parcours exceptionnel.

Caroline Evanno est passionnée d’histoire. Elle aime partager ses trouvailles. En ce jour de rentrée, Caroline souhaite mettre à l’honneur une institutrice hennebontaise qui a reçu la légion d’honneur en 1934 pour l’ensemble de ses missions éducatives.

Un destin

Julie Guillard est née le 7 septembre 1834, à Lorient. « Son frère, Louis Victor, sera également diplômé de la Légion d’honneur. » En 1858, Julie épouse Sébastien Cau, distributeur au port de Lorient. « Le couple aura huit enfants. » Julie Cau commence sa carrière d’enseignante, à Lorient, avec son frère. « C’est l’une des premières institutrices laïque de l’école de la rue Paul-Bert en 1860. »

En 1862, son mari devient cheminot. Ils quittent Lorient avec leurs deux enfants pour s’installer à Quimper. Julie Cau y ouvre une école. Après une nouvelle mutation de son époux, ellee se retrouve en poste à Irvillac, dans le Finistère. Encore une fois, elle décide d’ouvrir une école, qui sera laïcisée en 1873. « Elle racontait qu’elle faisait tous les matins et tous les soirs, quatre kilomètres pour se rendre de son domicile à sa classe. »

Une fin de carrière

En 1882, son mari est nommé chef de gare à Hennebont. « L’un des frères Trottier, détenteurs des Forges d’Hennebont, demande à Julie Cau d’ouvrir une école pour les enfants des ouvriers. » Un nouveau défi pour l’enseignante.

Très rapidement, Julie Cau est nommée directrice de l’école des filles du Bourgneuf. « Cette école comptait 180 élèves pour deux classes dont 56 élèves dans la première classe. »

En 1897, l’institutrice prend une retraite bien méritée, après 37 ans de carrière. « Elle crée, tout de même, des classes enfantines jusqu’en 1914. Cela fait d’elle la doyenne des institutrices laïque au début de la Première Guerre mondiale, avec près de 54 ans au service de l’enseignement. »

Le 14 juillet 1933, elle est nommée officier d’académie. Une distinction qui ne sera pas la dernière.

« Le 4 mai 1934, un courrier en provenance du ministère de l’Éducation nationale est adressé au grand chancelier de la légion d’honneur. Elle concerne la proposition pour la croix de chevalier de la légion d’honneur. » Une distinction qu’elle reçoit quelques jours plus tard. Une fête est organisée pour l’occasion. Sur les bancs de l’église de Notre-Dame de Paradis se trouvent de nombreux membres de l’Éducation nationale. « Elle a suscité des vocations parmi ses enfants et petits-enfants. D’ailleurs, une de ses filles était institutrice à Hennebont, alors que l’un de ses fils était directeur de l’école de la Rue Neuve. »

Deux jours après avoir été décorée de la légion d’honneur, Julie Cau s’est éteinte. Quelques mois avant son 100^e anniversaire.

Ouest-France